Déclaration Snec-CFTC GTA

Déclaration du Snec–CFTC lue en séance lors du GTA du 5 février 2021.

« M. le Recteur, M. le Secrétaire Général, Mesdames, Messieurs,  

Le Snec-CFTC a pris connaissance de vos données et constate que ce retrait d’emplois reste moindre qu’annoncé lors des différentes réunions dans nos instances les semaines dernières, surtout dans le premier degré. Toutefois, il n’est pas dupe des enjeux politiques qui se cachent derrière les retraits de postes qui seront effectifs pour la rentrée à venir. Force est de constater que le réseau public fera sa rentrée à moyens quasi-constant, alors qu’il subit le même taux de dénatalité et des pertes quasiment comparables en taux à celles de notre réseau dans les quatre départements. 

Le Snec-CFTC a conscience qu’une demande fort exagérée du Secrétariat de l’Enseignement Catholique à vouloir retirer des postes en Bretagne se maintient, lors de leur négociation avec le Ministère de l’Éducation Nationale, faisant fi depuis de trop nombreuses années du profil que présente notre réseau. Nos écoles, en complémentarité avec le réseau public, permettent d’assurer un réel service public à travers un maillage dense. Il permet de défendre la ruralité et la présence scolaire, une vie dans nos communes qui participe à l’aménagement de notre territoire :  ce qui fait de notre réseau, un vrai service associé au service public, ouvert à toutes les familles, quelles que soient leurs origines sociales, contrairement à d’autres régions qui ont favorisé des écoles plus grandes avec un réseau moins dense. L’attrait historique des bretons vers la Culture et l’investissement dans la formation de ses jeunes fait de la Bretagne une région aussi performante sur le plan de la réussite scolaire. 

Il nous parait donc fort injustifié que la moitié des postes retirés par le MEN à l’Enseignement Catholique sous contrat le soit encore en Bretagne. Nous sommes d’ailleurs conscients des efforts à ce titre de vos services comme de nos responsables diocésains d’avoir pu rectifier en partie le chiffre des prévisions de retraits de postes telles qu’il nous avait été communiqué, il y a encore quelques semaines.

Toutefois, en second degré, le Snec-CFTC s’oppose toujours au choix qui est fait de convertir des heures postes en HSA, l’équivalent de 200 postes sur ces deux dernières années, surtout en cette période sanitaire particulière. Or votre taux prévisionnel d’H.S (page 46) augmente encore cette année ! Nos collègues très conscients des enjeux de formation pour nos élèves surtout en cette période, se donnent à fond depuis des mois, mais globalement sont déjà bien plus fatigués, souvent à la limite du Burn-Out. Beaucoup d’entre eux dans le 2nd degré se verront une nouvelle fois imposer des heures supplémentaires, sans y être volontaires. C’est aussi une façon bien peu élégante de notre Ministère d’augmenter leurs rémunérations sans revaloriser les indices et sans augmenter le nombre de postes : « Vous voulez gagner plus, eh bien travaillez plus ! »  

Mesures qui seront au détriment de l’emploi aussi de nos jeunes collègues stagiaires, toujours attirés dans l’académie par ce beau métier et aussi de nos maîtres-auxiliaires en CDI et suppléances dont vous n’ignorez pas le nombre important dans notre réseau ! 

Reconnaissant les conditions de travail déjà difficiles ces derniers mois de nos professeurs des écoles, qui n’ont pas d’heures supplémentaires, il est constaté dans les établissements un surcroît de travail non reconnu donc non rémunéré, faute de moyens humains suffisants ces dernières années. 

Combien de nos collègues sont justement en arrêt de travail actuellement suite à ce surmenage professionnel ces derniers mois ? Qu’indique le bilan social académique 2020 sur cette donnée ?  Nos permanences syndicales nous font constater de plus en plus de collègues très consciencieux professionnellement, mais « usés » nerveusement, fatigués physiquement, qui souhaitent par exemple changer d’orientation professionnelle ou rechercher à partir en retraite plus tôt !  

Nous rappelons que le Snec-CFTC est opposé à votre plan de retrait de postes d’enseignants documentalistes non pas par principe mais conscient de l’exigence que nos collègues dans leur champ disciplinaire ont davantage en cette période, à former nos élèves à l’esprit critique envers les médias et réseaux sociaux et à l’esprit citoyen alors qu’ils se trouvent en réalité avec autant de collégiens et de lycéens et moins de moyens humains dans leurs établissements ? 

Pour conclure, Mesdames, Messieurs, le Snec-CFTC réclame d’améliorer réellement les conditions de travail et d’enseignement des maîtres devant nos élèves surtout dans ce contexte actuel. Or la politique ministérielle et les mesures annoncées dans le « Grenelle de l’Education » et à ce GTA le montrent encore pour cette prochaine rentrée, notamment vis -à-vis des maîtres de notre réseau sous contrat, elles n’en prennent pas du tout le chemin. Le mouvement des « stylos rouges » était un signal de ce ras-le-bol qu’exprimait explicitement beaucoup d’enseignants des deux réseaux d’enseignement. Le Ministère souhaiterait-il un « vent d’Ouest » devant son siège ? »

                                Les délégués Snec-CFTC de Bretagne