Pour réaliser des économies, le gouvernement envisage de s’attaquer aux arrêts maladie des agents de la fonction publique.
Les nouvelles mesures proposées consistent à allonger le délai de carence de un à trois jours, à réduire l’indemnisation à 90 % au lieu de 100 %, à réduire l’indemnisation à 50% après trois mois d’arrêt.
Ces mesures sont inacceptables !
Vous choisissez pour cible les agents de droit public au nom d’une prétendue équité avec le secteur privé.
Le Snec-CFTC, particulièrement sensible et attaché à la notion d’équité, revendique depuis 60 ans la parité entre les maîtres de l’enseignement privé et leurs homologues de l’enseignement public : parité en matière de salaire net ; parité du montant de retraite ; parité dans la possibilité de pouvoir cotiser sur un temps plein quand nous travaillons à temps partiel ; parité en matière des droits dont bénéficient les fonctionnaires.
Par contre, le Snec-CFTC s’oppose à une parité ou équité « par le bas » qui constituerait une double peine pour les maîtres de l’enseignement privé qui ne bénéficient ni des dispositions réservées aux fonctionnaires, ni des dispositions prévues dans les conventions collectives ou des accords d’entreprise. Même la participation de 50 % de l’État pour la mutuelle tarde à se mettre en place au ministère de l’Éducation nationale. Les enseignants sont contraints de patienter jusqu’en avril 2026 pour en bénéficier perdant ainsi du pouvoir d’achat pendant 16 mois ! Pouvoir d’achat que les enseignants du privé ont vu baisser depuis juin 2024, suite à la hausse de la cotisation du régime additionnel de retraite et ce jusqu’en 2027 pour sauver notre régime qui allait être en cessation de paiement en 2025.
Nous, enseignants du privé, ne sommes pas fonctionnaires, mais cela ne nous exempt pas d’une équité salariale.
Le Snec-CFTC dénonce cette mesure injuste des 3 jours de carence qui pénalisera en premier lieu les femmes, qui représentent une majorité des agents de la fonction publique.
Le Snec-CFTC revendique le fait qu’un arrêt maladie n’est pas une cause d’absentéisme injustifié, mais un motif légitime.
Nous exigeons que l’État cesse de faire passer les agents de droit public pour des privilégiés auprès de nos compatriotes.
Dresser les salariés du privé contre les agents de droit public n’est pas la solution et n’améliorera en aucun cas le budget de notre nation.
La priorité est de s’attaquer aux causes profondes des arrêts maladie dans la fonction publique et notamment dans l’enseignement. Quelles actions concrètes sont prévues pour améliorer les conditions de travail, réduire les risques psychosociaux et prévenir la souffrance au travail dans l’enseignement ? Quand l’État va-t-il investir véritablement dans la prévention, au lieu de s’acharner sur des agents qui, faute de médecine préventive dans l’enseignement, n’ont aucun moyen d’améliorer leur santé ou de se reconvertir ?
Le Snec-CFTC demande à cesser de traiter les agents publics comme des variables d’ajustement budgétaire.
Retrouvez l’intégralité de cet article ICI