Non aux suppressions de postes

A en croire Ouest-France dans son article du jeudi 11 février « la rentrée 2021 s’annonce difficile dans l’enseignement catholique » mais finalement tout se passera bien selon Philippe Delorme, Secrétaire Général de l’enseignement catholique. Certes, on a perdu des élèves, quelques huit mille sur le territoire français et on va transformer 370 postes équivalents temps plein, mais pas d’inquiétude (!), ils seront compensés en heures supplémentaires et 380 postes dits en surnuméraires, comprenez : occupés par des stagiaires de master 2 dans le cadre de la nouvelle formation, ce qui permettrait aux enseignants libérés d’aider les collègues dans l’établissement.

Eh bien non, pour nous, le compte n’y est pas. La moitié des postes retirés sur le territoire français, pour commencer, l’ont été en Bretagne. Il faut croire que 4000 des 8000 élèves perdus ont dû l’être chez nous ? C’est pourtant loin d’être le cas, on prévoit 1861 élèves en moins dans le premier degré et – 186 dans le second degré… Sans doute nos instances parisiennes ont oublié la particularité du réseau breton : un réseau dense, rural qui permet à chacun de trouver une école près de chez lui et donc un vrai service public, plus performant qu’ailleurs peut-être, visiblement une réalité du terrain incompréhensible voire hermétique pour les décideurs parisiens.

Eh bien non, les heures supplémentaires obligatoires, les enseignants bretons n’en n’ont pas spécialement envie ! Avec le surcroît de travail lié à la crise sanitaire, certains d’ailleurs sont déjà au bord du burn-out. A-t-on pensé aux temps partiels autorisés qui risquent d’être refusés puisque qu’il y a incompatibilité entre heures supplémentaires et demandes de temps partiel autorisé ? Gare à la casse sociale ! Que faire de toutes ces heures supplémentaires à distribuer, disons  plutôt à caser. « Mais ce sera fait avec bienveillance » nous dit-on. Désolés,  on n’y croit pas.

Eh bien non, les stagiaires n’apporteront pas des enseignants en surnuméraire mais plutôt un surcroît de travail pour la mise en place et des aides ponctuelles qui ne pourront pas s’inscrire durablement et efficacement ! Bref, le miroir aux alouettes. N’aurait-on plus les moyens de proposer aux maitres titulaires des formations sur ce temps dégagé au point de les laisser à disposition dans les établissements ?

Oui, en Bretagne, on déplore effectivement une perte d’élèves, mais les Bretons n’ont pas besoin, en plus, d’injustice et de maltraitance  de la part de nos instances nationales. Si la Bretagne est laitière, les enseignants bretons eux ne sont pas des vaches à lait qu’on peut traire indéfiniment.

Christophe NYS et Krystin O’luasa

Délégués académiques bretons